Pharaon, le dieu-roi, gouvernait ses terres mille fois bénies. Il bénéficiait du soutien d'une population totalement acquise à Sa Grandeur, qu'il protégeait et chérissait. Il disposait aussi d'une main d'œuvre servile employée à élever des monuments à Sa Gloire.
Ces ouvriers contrariés étaient le plus souvent des prisonniers de guerre ramenés par les armées égyptiennes victorieuses. Or, plus les besoins de Pharaon augmentaient, plus les guerres devenaient nombreuses, amenant avec elles leurs flots de malheurs, de maladies et de disettes. Génération après génération, les populations autour de l'Égypte étaient de plus en plus malnutries, et avaient tendance à rapetisser au contraire de la Grandeur de Pharaon.
En effet, l'Égypte ne se contentait plus de bâtir des constructions formidables, mais parvenait désormais à fabriquer des trésors d'orfèvrerie, que seules de petites mains agiles et expertes pouvaient produire, suscitant la jalousie jusque très loin hors de ses frontières. Or, en ces temps reculés, le Mal absolu régnait sur le Nord.