La Mère des Dragons

Les armées de Bélisaire avançaient aux confins de l'Empire, cherchant la bataille décisive contre les Perses.

C’est à ce moment qu’un berger arménien, le visage marqué par l’effroi, s’avança vers le général. Il raconta qu’un dragon d’une taille gigantesque avait fondu sur son troupeau, avant de se retrouver piégé dans l’enclos censé abriter ses malheureux moutons. Depuis lors, une couvée de jeunes dragons, certainement nés de la bête maudite, volait en cercles menaçants au-dessus de la vallée, semant terreur et désolation parmi les habitants.

Bélissaire compris que cette épreuve lui était personnellement destinée. N'écoutant que son courage, il releva, orgueilleusement, le défi.

Le nom de la Chose

 

Frère Anselme s'était échappé, à moitié seulement. L'autre, à l'en croire, avait été servie en ragout à de hideuses créatures qui avaient investi le pont et massacraient les voyageurs qui se présentaient. Nul ne pouvait en réchapper, paraît-il, et l'odeur qui se dégageait des charniers empestait toute la campagne avoisinante. 

L'évêque Geoffroy ne pouvait croire en la présence d'ogres sur les terres dont il avait la charge, et décida de mener une expédition pour y chasser le mal, quels qu'en soient la forme et le nom. 

À bout de souffle

Quand elle avait débuté, elle n'était pas censée être aussi longue, cette Grande Guerre. Sur le front occidental, l'enlisement de la situation était une véritable impasse. Tragiquement, ce n'étaient pas que les hommes que l'on enterrait, c'était les armées entières.  Pour mettre fin à ce processus, l'Empire allemand se lança dans une profonde modernisation de sa doctrine et des moyens dont elle disposait. Mais sa supériorité industrielle et technique fut contrebalancée par les efforts des Français et des Anglais qui reprenaient le dessus, d'autant que les Américains avaient enfin choisi un camp et débarquaient en masse.

Pour le Kaiser, il fallait reprendre l'initiative au plus tôt : une rupture technologique était vitale ! Et, quoi de plus déroutant qu'une rupture technologique puisée dans les traditions d'un autre âge ?

Griffon, fils du Martel

Le roi mérovingien Chilpéric III n'était qu'un pantin entre les mains de Charles Martel, tous les pouvoirs étant détenus effectivement par les maires du palais. Quand Charles Martel mourut, sa charge fut partagée entre ses fils aînés Pépin et Carloman. Leur demi-frère Griffon, oublié, dut se battre pour défendre ses droits légitimes et sa part d'héritage.

Dès lors, la vie de Griffon ne fut qu'une suite d'aventures plus ou moins heureuses, et de trahisons plus ou moins sincères. Il devait consolider ses alliances pour contrer définitivement Pépin, Carloman ayant sagement choisit de se retirer dans un monastère.

L'Ogre corse

L'Empereur des Français volait de victoires en victoires, humiliant à chaque bataille les souverains de cette vieille Europe, où la naissance l'emportait encore sur le Mérite.

La Perfide Angleterre, fidèle à ses habitudes, soufflait sur les braises. Elle soutint l'Espagne, aida les Allemands à se soulever, et poussa les Autrichiens à envahir la Bavière alliée de la France. Napoléon dut réagir promptement, et prit la route de Vienne. L'Archiduc Charles allait comprendre ce qu'il en coûtait de se frotter à l'Ogre corse !

Le Roi et la Salamandre

À défaut d'avoir été un succès militaire, les Guerres d'Italie ont provoqué l'éveil des Français aux nouvelles technologies et aux nouveaux concepts artistiques. Ainsi, les froides et sombres forteresses médiévales se métamorphosent en palais lumineux et ouverts au monde. Le roi, François 1er, donne évidemment l'exemple, mais l'esprit de la Renaissance n'est pas du goût de tous.

Bien au contraire... Dans des lieux reculés, loin des froufrous de la cour, certains refusaient de se soumettre au style nouveau. 

Le vol du Kongamato

Les explorateurs européens avaient repéré l'étrange animal depuis fort longtemps. Les indigènes l'appelaient Kongamato, et il semblait sorti de livres fantastiques. Les scientifiques, quant à eux, ne voyaient dans cette sorte de dragon qu'un survivant de la préhistoire, alors que les militaires l'imaginaient en outil de terreur pour dompter les populations récalcitrantes.

Car notre table aujourd'hui nous amène au printemps 1943 en Afrique du Nord. La guerre était mondiale.

Le Dragon de saint Pol

La tradition reporte qu'il y a bien longtemps, Pol Aurélien combattit le dragon qui écumait l'île de Batz, sur la côte nord de l'actuel Finistère. L'on dit que le saint homme marcha vers la bête monstrueuse d'un pas ferme, et, lui ayant passé son étole autour du cou, y fit un nœud, dans lequel il glissa, en guise de corde, son bâton. Il le conduisit alors à l'extrémité nord de l'île et lui ordonna de disparaître à jamais. 

Mais se souvient-on que le futur premier évêque de la ville qui portera son nom (Saint Pol de Léon) adopta l'un des rejetons du monstre, que l'on retrouve d'ailleurs représenté sur les nombreuses statues du saint sauroctone.

Pendant des années, le jeune dragon fut éduqué par les moines. Les habitants de l'île en oublièrent l'existence, juste au jour où...

Le Dragon des Alpes

Leur présence était avérée à proximité de Lucerne depuis le Moyen-âge. 

En 1421, l'un d'entre eux s'était écrasé alors qu'il volait vers le Mont Pilate. En 1499, un autre avait été retrouvé dans un sale état après une crue de la Reuss. On raconte aussi que le Landamann Heinrich (Struth) von Winkelried  perdit la vie en combattant l'un de ces monstres. 

Depuis, les dragons des Alpes se sont faits plus discrets. A moins que ce ne soient leurs victimes qui préféraient se taire ?