lundi 21 mars 2022

Le Dragon de saint Pol



La tradition reporte qu'il y a bien longtemps, Pol Aurélien combattit le dragon qui écumait l'île de Batz, sur la côte nord de l'actuel Finistère. L'on dit que le saint homme marcha vers la bête monstrueuse d'un pas ferme, et, lui ayant passé son étole autour du cou, y fit un nœud, dans lequel il glissa, en guise de corde, son bâton. Il le conduisit alors à l'extrémité nord de l'île et lui ordonna de disparaître à jamais. 

Mais se souvient-on que le futur premier évêque de la ville qui portera son nom (Saint Pol de Léon) adopta l'un des rejetons du monstre, que l'on retrouve d'ailleurs représenté sur les nombreuses statues du saint sauroctone.

Pendant des années, le jeune dragon fut éduqué par les moines. Les habitants de l'île en oublièrent l'existence, juste au jour où...

Quatre siècles ont passé. L'Occident chrétien fait face aux raids de pillards venus du nord. Les Vikings sont attirés par les richesses réelles ou supposées des monastères. Alors, si en plus, les moines ont la réputation d'être particulièrement gironds...


Un navire viking atterrit sur l'île de Batz. Le raid ne devrait être qu'une partie de plaisir, en principe. Les pillards se ruent vers l'intérieur des terres, où ils espèrent laisser libre court à leurs instincts les plus primaires. Quelle naïveté !




En effet, le petit protégé de saint Pol a grandi, et est désormais dans la force de l'âge. Il adore ses nourrisseurs tonsurés, et est d'un caractère taquin et surtout protecteur.
Pour simuler cette aventure oubliée (et d'autres similaires), nous jouons sur l'excellente règle d'escarmouche Pillage, que vous pouvez trouver en cliquant ici. Cette règle gratuite, en français, a été pensée pour jouer des raids vikings, où une figurine représente un combattant réel, caractérisé par son équipement (protections et armes). Pour une raison qui nous échappe, le dragon avait été, pour l'instant, oublié.

L'alerte est donnée. Le frère-soigneur indique à son petit protégé que la communauté a besoin de lui, tout de suite. À son tour de manger de la chair et boire du sang !

La bestiole se déplace rapidement, de 16'' (la vitesse d'un cheval à Pillage), mais peut également voler jusqu'à 32'' : trop bien nourrit par les moines, il ne sait faire malheureusement que des sauts de puces.


L'animal se dresse devant les fâcheux, désorientés. Ils n'avaient jamais imaginé se retrouver face à un tel monstre, en dehors des représentations grotesques figurant à la proue de leurs navire.

On considère que le dragon est composé de plusieurs "parties", chacune se comportant comme un combattant autonome :
- la tête, inaccessible sauf aux tirs, et qui mord, déchiquète ;
- le torse, inaccessible tant qu'il est protégé par les pattes avant ;
- les pattes avant, qui griffent ;
- les pattes arrière, qui griffent et piétinent ;
- la queue, qui balaie et assomme jusqu'à 2'' de distance;
- le dos, trop cuirassé pour être atteint ;
- les ailes, qui battent trop vite pour être touchées.

Pour le tuer, il faut frapper fort au torse ou à la tête, ce qui est loin d'être évident, d'autant que la tête, la queue et les pattes ont la puissance d'une arme à deux mains et bénéficient d'une protection complète. Le torse est plus fragile et sa protection n'est que partielle (à moins qu'il ne le protège avec ses pattes avant).

Et bien sûr, le dragon crache du feu, jusqu'à 3" sur son avant. Ses victimes testent alors sur 4+ pour savoir si elles ont encaissé un dégât. La bestiole peut aussi, évidemment, déclencher des incendies.

Effectivement, combattre une telle créature au corps à corps n'est pas aisé. Viser la tête semble être une bonne solution. Encore faut-il avoir un bon arc, et avoir le temps de l'utiliser. Car la bête est forte, et franchement rusée...

Alors, qu'est-il véritablement advenu ? Nul ne le sait. Ce qui est certain, c'est qu'il reste toujours quelques moines en Bretagne, alors que les Vikings ont bel et bien disparus.

2 commentaires:

  1. Excellent ! Super détournement des règles de Pillage au profit d'un récit fort sympathique. On en redemande ! J'aime bien l'idée d'avoir découpé le dragon en plusieurs parties autonomes à abattre pour venir à bout de la créature. C'est top ! Plus qu'à tester ça sur table ;)

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  2. Merci. Le tout est de rester crédible, comme d'habitude...

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