mercredi 7 avril 2021

Aux limites de l'Histoire

 Qu'est-ce-que l'Histoire ?

La première réponse serait d'affirmer que c'est l'étude du passé, en interprétant les textes. Mais l'historien, qui en fait son métier, dispose-t-il de l'ensemble des écrits, et ces derniers sont-ils crédibles ? Nous savons déjà que l'ensemble des faits n'a pas été consigné, et que, souvent, les évènements relatés ont été revus, corrigés, voire falsifiés. Ne dit-on pas que ce sont les vainqueurs qui l'écrivent, l'Histoire ?


Prenons la Guerre des Gaules. César (Jules) nous décrit sa campagne victorieuse au-delà des Alpes, avec force détails. Certains historiens vont s'appuyer sur des passages pour remettre en cause l'identification du site d'Alésia, sans douter de la description des Licornes qui, à en croire l'auteur, peuplaient alors la forêt hercynienne !

Allons encore plus loin dans le temps. L'historien doit-il rejeter l'Illiade, sous le prétexte qu'elle véhicule des mythes, ou lui accorder un crédit, même partiel, car le texte est écrit ?  Nous pourrions poser la même question pour la plupart des autres textes antiques, à commencer par l'Épopée de Gilgamesh, évidemment.

Mais, en acceptant que plus les textes sont anciens, moins ils sont crédibles, comment se fait-il alors que les "experts" se disputent autour de faits récents, bien plus documentés ? Regardez la bataille de Valmy : quelle étrange et inattendue victoire ! Admettons qu'il pourrait y avoir autre chose, ou que l'un des protagonistes ait triché...

Laissons ce débat aux vrais "spécialistes", et voyons différemment. Un joueur n'est pas un historien (à moins qu'il ne se livre qu'au "wargame académique" strict), et il dispose de nombreuses libertés que ne peut pas s'offrir l'universitaire. La première d'entre elle, c'est sa liberté d'interprétation. Il aura choisi lui-même la règle qu'il appliquera, et définira son scénario en conséquence. Libre aux autres d'accepter, ou pas, les hypothèses mises sur la table, et d'en faire, ou pas, une vérité. Place à la fantaisie !

Ainsi, pour approcher l'Histoire, nous pouvons librement établir d'autres hypothèses. Attila, par exemple... pourquoi n'aurait-il pas fait appel à des alliés extraordinaires, dépassant les normes admises ?

Effectivement, aucun texte ne mentionne la présence de meutes de chiens loups aux côtés de ces cavaliers émérites, qui firent trembler l'Occident il y a 15 siècles. Pourtant, l'homme et le chien cohabitent depuis bientôt 30.000 ans. Est-ce hérétique de placer une plaquette de canidés sur une table de jeu ? Non. Cela reste un jeu, et tant pis pour les dogmatiques !



Nous pourrions aussi évoquer les ruptures technologiques. La Renaissance a apporté de nombreuses innovations qui ont changé le cours de l'Histoire. Qu'aurait donné la bataille de Marignan sans artillerie ? 

D'autres découvertes, bien que connues des historiens, n'ont pas été mentionnées sur le terrain. N'est-ce-pas là la définition des armes secrètes ?

Discrétion ne veut pas dire absence.
En s'affranchissant des bornes imposées par une lecture stricte des textes, il est possible de se poser les bonnes questions, et d'y apporter des réponses ludiques que l'on peut partager entre amis. C'est un peu comme une chasse aux œufs à Pâques, en fermant les yeux sur la sinistre vérité qui en est à l'origine.


Mais ça, c'est une autre histoire...

2 commentaires:

  1. Je soupçonne que tu as lu de Pierre Bayard "Qui a tué Roger Ackroyd ?"

    Attila disait qu'il avait l'épée du dieu de la guerre, ce qui ouvre un certain nombre de possibilités.

    Quelle sinistre vérité la chasse aux œufs de Pâques masque-t-elle ? Je veux savoir ! Je veux, je veux, je veux !

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    1. Ah non, je n'ai pas lu "Qui a tué Roger Ackroyd", mais je prends note.
      Il y a tellement de fausses vérités à dénoncer...

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