samedi 18 mai 2024

Vol de nuit


Le choix du pilote pouvait surprendre, mais était finalement logique.


Antoine n'était pas un as à proprement parler, et, à 45 ans, il n'était pas censé prendre le manche à balai. Par contre, ses talents d'écrivain et de conteur étaient unanimement reconnus. C'était d'ailleurs pour cela qu'il avait été choisi : s'il devait parler de cette mission extraordinaire, personne ne le croira.


En cette fin juillet 1944, les forces de l'Axe sentaient le vent tourner. En Roumanie, des biologistes travaillaient sur une arme de terreur, une créature ailée issue du fond des âges : le Drakul. Le monstre, par sa seule présence, devait effrayer les pilotes américains et perturber leurs actions sur Bucarest, un peu à l'image de ce que tentèrent les Allemands avec le Kongamato en Afrique du nord.

Devant la poussée des Soviétiques à l'est, il fut décidé que le Drakul serait évacué au plus vite. L'Espagne, neutre, offrait une destination idéale. L'animal, escorté par quatre chasseurs IAR-80 s'envola de sa cache transylvanienne, ponctuant son voyage d'escales discrètes sous la protection de monastères compatissants disposant de larges allées pouvant faire office de terrains d'atterrissages.

Hélas, un moine renia ses vœux de silence et vendit la mèche. Les Américains découvrirent l'existence de la bête, ainsi que certaines de ses caractéristiques. Ainsi, le Drakul ne se déplaçait que la nuit, et seules des balles en argent pouvaient le détruire. Un P-38 Lightning sous cocardes françaises (certainement pour brouiller les cartes) fut alors modifié et reçu des munitions adaptées.

Notre scénario commence alors que les Roumains sont signalés au-dessus de l'île d'Elbe. Antoine décolle de Bastia pour les intercepter.


Nous jouons sur la règle d'initiation "Le Petit Cirque Volant", que vous pouvez télécharger en cliquant sur ce lien.

Le Drakul ne dispose évidemment pas d'armement, mais peut donner un coup de bec mortel à tout avion situé sur son hexagone avant. Sa vitesse maximale est de deux hexagones.

Les IAR-80 roumains ont une vitesse maximale de 4 hexagones, le Lightning d'Antoine de 6 hexagones.

Mais revenons au jeu...


Alors que le Lightning s'approche, deux chasseurs roumains se détachent pour contrer l'assaillant.

Antoine est bien plus rapide et se place dans les 4 heures de la bête. Il lâche une première rafale, sans effet.


Les Roumains tentent de poursuivre le Français mais ne parviennent pas à le toucher. Le Lightning semble jouer avec eux, comme un chat avec une souris.


Alors qu'Antoine effectue un hippodrome pour se remettre derrière le monstre, un pilote roumain s'offre une passe magnifique, et blesse le Lightning.


Malgré les dégâts encaissés, Antoine n'oublie pas l'objet de cette mission ô combien spéciale : abattre le monstre volant. Il l'engage de nouveau, mais encore sans résultat.


C'est alors qu'un deuxième avion roumain s'approche, et achève le Lightning, qui disparait dans l'eau bleue de la Méditerranée. Nous étions le 31 juillet 1944.


Photo FLORIAN LAUNETTE, LA PROVENCE

2 commentaires:

  1. Je trouve ton histoire très intéressante. J'ai beaucoup apprécié la lecture.

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  2. Encore un mystère résolu ! Comme quoi... tout s'explique !

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