mercredi 20 avril 2022

Karl le Grand


Charlemagne ne parvenait pas à faire rendre raison aux Saxons. Non seulement, ces barbares contestaient son autorité légitime, mais ils vouaient un culte idolâtre à des entités que tout bon chrétien se devait de combattre. Parmi elles, Irminsûl, la colonne sacrée, qui symbolisait la communion entre la terre et le ciel. Charles n'y voyait qu'un stupide tronc, et le détruire aurait fait triompher la Vraie Foi aux yeux de ces infâmes Saxons païens.

L'armée carolingienne se mit donc en route vers les brumes du Nord.

Alors que les Francs venaient de traverser un cours d'eau au nom local imprononçable, une rumeur parvint aux oreilles du futur empereur. A moins d'une demi-journée de marche, d'étranges individus vénéraient un arbre sacré.

lundi 21 mars 2022

Le Dragon de saint Pol



La tradition reporte qu'il y a bien longtemps, Pol Aurélien combattit le dragon qui écumait l'île de Batz, sur la côte nord de l'actuel Finistère. L'on dit que le saint homme marcha vers la bête monstrueuse d'un pas ferme, et, lui ayant passé son étole autour du cou, y fit un nœud, dans lequel il glissa, en guise de corde, son bâton. Il le conduisit alors à l'extrémité nord de l'île et lui ordonna de disparaître à jamais. 

Mais se souvient-on que le futur premier évêque de la ville qui portera son nom (Saint Pol de Léon) adopta l'un des rejetons du monstre, que l'on retrouve d'ailleurs représenté sur les nombreuses statues du saint sauroctone.

Pendant des années, le jeune dragon fut éduqué par les moines. Les habitants de l'île en oublièrent l'existence, juste au jour où...

vendredi 11 février 2022

La Bête aux longues oreilles


Tout le monde le sait : les marins sont des gens superstitieux. Mais derrière la plupart des croyances se cachent souvent des interrogations sans réponses. 

Les nombreuses disparitions inexpliquées en mer ne peuvent pas être seulement le fruit d'une rencontre malheureuse avec un perfide navire anglais (ou d'une autre nation assimilée), même en temps de guerre. D'ailleurs, certaines épaves, retrouvée échouées sur la côte, présentent des traces rappelant des griffures ou des morsures que seul un animal gigantesque pouvaient commettre.


Il y a autre chose... mais quoi ?

dimanche 19 décembre 2021

La vérité sur les Lutins

Sous la lumière bienveillante de Ra, la civilisation égyptienne prospérait.

Pharaon, le dieu-roi, gouvernait ses terres mille fois bénies. Il bénéficiait du soutien d'une population totalement acquise à Sa Grandeur, qu'il protégeait et chérissait. Il disposait aussi d'une main d'œuvre servile employée à élever des monuments à Sa Gloire. 

Ces ouvriers contrariés étaient le plus souvent des prisonniers de guerre ramenés par les armées égyptiennes victorieuses. Or, plus les besoins de Pharaon augmentaient, plus les guerres devenaient nombreuses, amenant avec elles leurs flots de malheurs, de maladies et de disettes. Génération après génération, les populations autour de l'Égypte étaient de plus en plus malnutries, et avaient tendance à rapetisser au contraire de la Grandeur de Pharaon.

En effet, l'Égypte ne se contentait plus de bâtir des constructions formidables, mais parvenait désormais à fabriquer des trésors d'orfèvrerie, que seules de petites mains agiles et expertes pouvaient produire, suscitant la jalousie jusque très loin hors de ses frontières. Or, en ces temps reculés, le Mal absolu régnait sur le Nord.